Les flux entretiennent une mobilité spatiale qui va en s’élargissant, non seulemenent du fait des migrations alternantes quotidiennes, de proche en proche , mais aussi du fait des interférences et des flux croisés que les échanges économiques entretiennent du proche au lointain. Ces points de réseaux sont à penser comme des liens avec le territoire, points de passage entre lieux et flux, points de couture des espaces de la ville-territoire. Le périmètre d’inter-relation entre la ville et le territoire s’élargit, puisque la ville et les réseaux d’infrastructures atteignent tous les points du territoire.
La ville-territoire fondée sur la capacité d’animer des réseaux et de structurer l’espace proche de manière polycentrique, peut être dégagée. Sa réussite repose sur l’apparition de nouvelles formes de polarisation et de centralités, de même que sur l’articulation entre les différents projets qui naissent à différentes échelles territoriales.
Plus qu’ailleurs, les grandes infrastructures guident le développement et facilitent une forte mobilité territoriale. La ville-territoire se construit d’abord dans chacune des communes grâce à des opérations d’urbanisme qui les dotent de «centralité».
Les lieux d’échanges du transport public urbain convergent fortement sur les concepts de multimodalité ou d’intermodalité, dans lesquels les «points de réseau» doivent jouer un rôle essentiel. Considérer dans la banlieue parisienne, un territoire dans lequel seraient contenu et en attente des lieux du domaine public et du bien commun à l’échelle de la ville territoire. La gare en milieu urbain, un «méta-réseaux», est ce lieu de convergence, d’affluence et de rassemblement dans un rapport de mobilité et d’arrêt. Ce lieu qui a la capacité de faire se superposer les imaginaires du proche et de l’ailleurs.
Comment peut-on fabriquer ces lieux collectifs avec ses «règles d’hospitalité» ou s’opèrent les règles d’usage de l’espace et du vivre ensemble entre l’étranger et l’autochtone, entre le citadin et le «banlieusard», le commerçant et le résident?
Ces gares ne sont-elles pas à la fois du local et du global, des moments de stabilité dans un système de mobilité, une concentration de multiplicités, et une mise en perspective entre les vides et les pleins offerts à la société?
De quelle manière la porosité entre la ville et le méta- réseau peut générer des nouveaux espaces publics nécessaires à une société de ville territoire?
Nous assistons à l’émergence d’une nouvelle territorialité urbaine dans la ville de Massy (Essonne) où l’attraction des lieux s’impose comme sens de la mobilité, mouvement et passage. Mais cette mobilité et temporalité repensées, où le regard devient créateur, incluent aussi l’arrêt comme des espaces-temps de «l’être avec» et du «bien commun».