Le concept d’enroulement par strates du musée s’inspire directement de sa collection ; l’histoire de la ville de Sofia de la période Thrace à son histoire contemporaine.
Son implantation sur l’ancien axe decumanus maximus de la cité Romaine et sa position à proximité de la porte Est de Serdica, transpose le musée comme accès symbolique de l’histoire de la ville, encore méconnu du grand public. Par ailleurs, sa position géographique dans la ville contemporaine est à l’épicentre des différents bâtiments publics et religieux qui ont marqué l’histoire de la ville : l’ancienne mairie turque devenue par la suite le palais royal, la basilique romaine Sainte Sophie, la cathédrale de Sofia construite en 1900 et dédiée à la libération du joug ottoman, le parlement communiste construit durant la période soviétique, ainsi que le parlement de l’assemblée nationale toujours en fonction.
Cette confrontation des différentes temporalités de la ville se traduit dans le projet par un enroulement par strates autour du hall, foyer fédérateur accessible par deux entrées : une entrée depuis la place « haute », plantée d’arbres à haute tige, située sur le parcours piétonnier des monuments contemporains et une entrée basse sur l’ancien axe decumanus maximus.
Le traitement en plans plié de la façade renforce ce mouvement dynamique reliant les deux entrées. Le métal doré évoque les trésors de Thrace, partie de la collection emblématique du musée. Une grande verrière opalescente accentue l’effet de convergence, baignant les visiteurs d’une lumière douce et uniforme. Le parcours muséographique utilise ce mouvement en spirale autour du hall. Les perspectives sur ce dernier varient selon les différentes salles et crééent des jeux de lumière riches et subtils pour la perception des œuvres.
Le visite s’organise autour de ces trois grandes périodes, l’histoire Thrace-romaine allant du IInd siècle AvJC au premier royaume bulgare 681.
La deuxième période du joug ottoman turque et ses 5 siècles d’occupation jusqu’à la libération en 1877 par les Russes.
La troisième période : la reconstruction de la ville à l’image des capitales européennes à son histoire communiste.
Cette typologie du parcours en boucle utilisée répond à un parcours chronologique par le biais d’objets retrouvés, récits, gravures, peintures et photos. La première salle est traitée comme un «tombeau», symbolisant les fouilles archéologiques accessibles et les découvertes enfouies dans les couches du temps. On y accède depuis le hall par une rampe descendante. Les ombres des feuillages se projètent dans l’espace depuis les sheds et recréent une atmosphère envoutante et magique. D’autre part la salle d’exposition temporaire est accessible en milieu de parcours et de façon indépendante depuis la place haute. Elle relie la caféteria, point final du parcours et point culminant offrant une perspective sur l’axe decumanus maximus et les bâtiments modernes de la ville de Sofia.
Ainsi ce parcours muséographique sur l’histoire de la ville de Sofia est envisagé au-delà des limites du musée.